Mettre en location un logement sur Airbnb : c’est tendance, pratique et… rentable. Mais que vous louiez occasionnellement une chambre dans votre maison ou que vous proposiez votre résidence secondaire à des touristes : attention, le fisc veille.
Qu’est-ce que cela implique pour les hôtes Airbnb ? Sur cette page, retrouvez tout ce qu’il faut savoir sur les impôts à payer sur les revenus Airbnb en Belgique, exemples et conseils concrets à l’appui.
De quoi continuer à louer votre logement l’esprit tranquille, en en tirant un bénéfice correct.
Faut-il déclarer ses revenus Airbnb ?
Oui, c’est obligatoire. En effet, depuis 2021, Airbnb est tenue de déclarer vos revenus au fisc belge. Airbnb déclare automatiquement vos revenus, conformément à une directive européenne (DAC7) visant à renforcer la transparence fiscale dans l’économie digitale.
Airbnb partage les informations suivantes avec le fisc :
- Vos données personnelles ;
- Vos revenus ou services Airbnb de l’année civile précédente ;
- La date de début de votre activité Airbnb ou la date éventuelle de cessation de celle-ci.
⚠️ Il y a donc de fortes chances que le fisc soit au courant de vos revenus.
Comment sont imposés vos revenus Airbnb ?
Cela dépend de la fréquence de location et des éventuels services que vous proposez. Voici quelques scénarios possibles.
Scénario 1 : location occasionnelle d’une chambre meublée (sans autres services)
Vous mettez une chambre en location plusieurs fois par an, sans petit déjeuner ou autre service supplémentaire ? Dans ce cas, vous devez déclarer ces revenus en tant que revenus mobiliers et revenus immobiliers.
Revenus immobiliers
Il s’agit des revenus provenant de biens immobiliers, comme un logement ou un terrain, ou dans ce cas-ci, l’espace que vous mettez en location sur Airbnb. Pour ce type de revenus, le fisc se base sur le revenu cadastral de votre logement. Vous devrez déclarer le montant correspondant au pourcentage de l’ensemble du bien que vous louez via Airbnb.
Un exemple :
Imaginez que le revenu cadastral pour votre bien est de 1.000 € et que vous louez 15 % de votre bien immobilier sur Airbnb. Le calcul sera le suivant :
- 15 % de 1.000 € = 150 € ;
- 150 x 2,2446 (indice 2025) = 336,69 €
Ce montant (336,69 €) est ajouté à votre revenu imposable et imposé selon les taux progressifs de l’impôt des personnes physiques. En fonction de votre revenu total, vous tombez dans l’une ou l’autre tranche d’imposition. Si c’est exemple 45 %, par exemple, vous paierez 151,51 € d’impôt.
Revenus mobiliers
Les biens mobiliers sont des biens qu’on peut déplacer. Si votre logement Airbnb est meublé, vous devez déclarer 40 % de vos revenus comme provenant de la location meublée. Sachez que vous pouvez déclarer 50 % de frais forfaitaires. Ensuite, vous payez 30 % d’impôt.
Un exemple :
- Revenus annuels via Airbnb : 5.000 €
- Revenus mobiliers : 40 % de 5.000 € = 2.000 €
- Frais forfaitaires : 50 % de 2.000 € = 1.000 €
- Impôt à 30 % –> 1.000 € x 30 % = 300 €
Que vous rapporte au final votre location Airbnb ?
Dans cet exemple fictif, vous avez gagné 5.000 €. Les impôts s’élèvent à 151,51 € (immobilier) et 300 € (mobilier) = 451,51 €. Il vous reste donc 4.548,49 € nets.
Indiquez cela comme suit sur votre déclaration fiscale (impôt des personnes physiques) :
- Revenu immobilier : code 1106/2106 ;
- Revenu mobilier : 1156/2156.
Scénario 2 : vous offrez des services en plus de la location (ex. petit déjeuner, ménage)
Vous offrez des services supplémentaires en plus de la chambre, comme le petit déjeuner ou le ménage ? Ces revenus sont considérés comme des ‘revenus divers‘ et imposés à 33 %.
Ces revenus divers sont à déclarer dans la partie II de votre déclaration fiscale, sous le code 1200/2200.
Attention : les « revenus divers » sont des revenus occasionnels, perçus de manière sporadique. Ces revenus constituent votre gagne-pain quotidien ? Dans ce cas, envisagez de devenir indépendant (voir plus loin).
Scénario 3 : location régulière d’une chambre sur Airbnb
Vos revenus Airbnb sont-ils réguliers au point de pouvoir être considérés comme des revenus professionnels ? Dans ce cas, il faut songer à prendre un statut d’indépendant.
Le fisc tient compte du nombre de jours de location, la fréquence de vos locations, la nature des services que vous proposez et si vous exercez d’autres activités professionnelles dans le secteur touristique. Si c’est le cas, vous devez :
- déclarer vos revenus comme revenus professionnels (code 1201/2201 dans votre déclaration fiscale) ;
- payer l’impôt des personnes physiques et des cotisations sociales ;
- Mais du côté positif : vous pouvez déduire vos frais professionnels réels (ex. service de nettoyage ou d’entretien).
Bon à savoir : vous pouvez combiner votre activité d’indépendant et un emploi salarié en optant pour le statut d’indépendant à titre complémentaire.
Dois-je tenir compte d’une taxe de séjour ?
Mais ce n’est pas tout : votre commune ou votre ville peut prélever une taxe de séjour.
À Bruges, Gand ou Anvers, par exemple, vous devez vous enregistrer en tant que loueur de logements touristiques. Une taxe par nuitée peut alors s’appliquer.
Vérifiez donc bien les règles en vigueur dans votre ville ou commune avant d’accueillir des hôtes.
Et la TVA ?
Les locations meublées – c’est le cas de pratiquement tous les logements Airbnb -, sont toujours soumises à un taux de TVA réduit de 6 %.
Depuis le 1er janvier 2022, la loi impose à tous les propriétaires d’un espace meublé, qu’ils mettent en location pour une durée inférieure à trois mois, de facturer la TVA. Cela concerne tant les particuliers qui louent leur bien que les entrepreneurs dont la location de chambres est l’activité professionnelle. Tous deux sont assujettis à la TVA.
Par conséquent, même les indépendants qui tombent en principe sous le régime de franchise de la TVA pour les petites entreprises doivent facturer la TVA. Pour les hôtes qui louent via Airbnb, Airbnb facture automatiquement la TVA sur la facture TVA.
Et si j’ai un statut de société ?
Vous louez votre Airbnb via une société immobilière ou une autre structure ? Dans ce cas, les règles relatives à l’impôt sur les sociétés s’appliquent : tous les revenus sont imposés comme bénéfices et les services supplémentaires peuvent être soumis à la TVA.
Pour la plupart des particuliers, la location privée est plus avantageuse.
Résumé & conseils pratiques
Voici un aperçu pour vous y retrouver dans ces différents cas de figure.
Votre situation | Type de revenus | Imposable ? | Code déclaration fiscale |
Vous louez occasionnellement, sans services | Immobiliers + mobiliers | Oui, voire explication immobilier – mobilier | 1106/2106 1156/2156 |
Vous louez occasionnellement + services | Revenus divers | 33 % | 1200/2200 |
Vous louez régulièrement + services | Revenus professionnels | Impôt personnes physiques + cotisations sociales + TVA | 1201/2201 |
Vous louez via une société | Bénéfices | Impôt des sociétés + TVA | Comptabilité double |
Enfin, voici quelques conseils pour louer via Airbnb en toute simplicité :
- Conservez toutes vos recettes et dépenses (relevés Airbnb, factures, frais de nettoyage) ;
- Enregistrez correctement les locations meublées dans votre comptabilité ;
- Utilisez un outil (ex. Accountable) pour tout enregistrer correctement et faciliter votre déclaration fiscale.
Besoin d’aide ?
Déclarer correctement vos revenus Airbnb auprès du fisc peut être compliqué. N’oubliez pas qu’Accountable est là pour vous aider.
FAQ : questions fréquentes sur Airbnb et vos impôts
Oui, vos revenus Airbnb sont imposables. Vous ne pouvez pas louer une chambre sur Airbnb sans payer d’impôts. En outre, Airbnb est tenu de communiquer aux autorités fiscales belges les informations liées aux propriétaires ou hôtes.
Vous payez deux types d’impôts sur vos revenus Airbnb :
– l’impôt sur les revenus mobiliers. Sur ces revenus, vous paierez 30 % d’impôt (vous êtes imposé sur 40 % de vos revenus et vous pouvez déclarer 50 % de dépenses forfaitaires).
– l’impôt sur les revenus immobiliers. Pour cet impôt, il suffit de déclarer le revenu cadastral.
Il n’y a pas de limite. Vous pouvez louer une chambre ou un logement sur Airbnb autant de jours que vous le voulez. Toutefois, si la location est si régulière qu’elle peut être considérée comme une activité professionnelle, nous vous recommandons fortement de déclarer vos revenus via un statut d’indépendant.